• Photo du cabinet d'hypnose de Joséphine Dulong sur Bordeaux
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Découvrez ci-desous une revue de presse sur les bientfaits de l"hypnose :

"L'hypnose, c'est amener le patient à être acteur"

Le 21 mars 2016 - Sud Ouest

Depuis 2013, Muriel Méen, psychologue, pratique l’hypnose au centre hospitalier de Parthenay. Elle dispose ainsi d’un outil supplémentaire dans son travail.

L'hypnose, c'est quoi ?

« L'hypnose en elle-même n'existe pas, c'est de l'autohypnose. L'idée est de proposer au patient de se mettre dans une situation qu'il connaît déjà, mais qu'il n'a pas l'habitude de faire fonctionner. Se mettre en autohypnose, on le fait tous, spontanément, sans le savoir. »

C'est-à-dire ?

« Par exemple, quand vous regardez par la fenêtre et que vous êtes absorbé par les gouttes de pluie à l'extérieur, vous êtes dans une forme d'autohypnose. Vous êtes centré sur cette perception et plus rien d'autre ne compte. »

Comment expliquer cela ?

« C'est une hyperfocalisation. On rattache souvent l'hypnose au sommeil, alors que c'est tout le contraire. C'est une hyperattention. Cela a été prouvé scientifiquement. Pendant l'hypnose, ce sont les zones de l'attention qui sont mobilisées. »

De quelle manière parvenez-vous à recréer cet état ?

« Généralement, pour favoriser l'hypnose, on propose au patient de se centrer sur une perception. Ça peut être de regarder quelque chose en particulier, de sentir quelque chose. C'est l'amener à se poser sur un de ses cinq sens et de se focaliser. Une fois qu'il est dans cette hyperattention, on est dans un champ de conscience différent que le champ ordinaire où le sens critique domine habituellement. On nomme cela l'induction. Lors de cette hyperfocalisation, on se détache du sens critique et on peut s'ouvrir à d'autres choses. »

Quel est le ressort que vous utilisez ?

« On se sert beaucoup de l'imaginaire pour l'induction. C'est pour cela que l'on dit que chez les enfants, c'est très facile de faire de l'hypnose. Ensuite, on peut proposer au patient d'être dans un souvenir. Ça peut être une balade en forêt, des vacances ou bien un souvenir d'apprentissage. C'est très différent d'un patient à un autre. »

C'est une relation différente avec les patients ?

« Avec l'hypnose, on part vraiment du monde du patient, de ses intérêts, de ce qu'il vit, de ce qu'il est. Finalement, le changement attendu par le patient, c'est lui qui le crée. C'est son travail. Nous le guidons, mais c'est lui qui fait tout. L'hypnose, c'est amener le patient à être acteur de ses symptômes. »

À quelles fins avez-vous recours à l'hypnose ?

« Ce n'est pas automatique, c'est un outil. Je peux l'utiliser pour la douleur, l'anxiété, ou encore les symptômes secondaires lors d'une chimiothérapie. Cela peut aussi servir dans le cadre d'un deuil, comme outil psychothérapique. L'hypnose n'est pas magique. Elle permet au patient de vivre son symptôme différemment. »

Peut-on expliquer en partant de l'exemple de la douleur ?

« Pour la douleur, vous la regardez en vous disant elle vous fait ci, elle vous fait ça, je ne supporte plus. L'hypnose permet de faire un pas de côté et de la regarder de façon différente. Ça permet aux patients d'utiliser des outils pour l'aider à soulager sa douleur. »

Une personne peut-elle le refaire seule ?

« C'est même encouragé. On va pratiquer une séance dans mon bureau et je vais ensuite dire au patient de le refaire chez lui. L'hypnose est un apprentissage, plus on le fait, plus on pourra s'extraire facilement de la réalité critique. »

 

Propos recueillis par Fabien Piégay


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